Propos

J’ai écrit les chroniques de Pekigniane pour balayer mes frustrations et irritations.

Les premières sont venues d’une rencontre avec un ethnologue qui travaille sur les cultures amérindiennes de l’arc Antilles. Il a écrit notamment un ouvrage sur les premiers contacts entre Christophe Colomb et les Indiens. Ces derniers voyaient dans les nouveaux arrivants des revenants du monde des morts. Le navigateur, lui, se croyait en Chine. La quantité de contresens a donné les résultats que l’on sait

Mon irritation est née pendant mes nombreux voyages. Afin de préparer mes périples, je me suis plongé dans des guides. Je pensais avoir des informations pertinentes sur les pays, la culture, etc. Bien sûr, les lieux, les restaurants, les hôtels, le climat, etc., tout cela y était. Mais les auteurs n’analysent les pays que sous leurs prismes.

Enfin, ma frustration atteint son paroxysme quand je lis un roman de sciences fiction. Même si l’auteur décrit une société arachnide, il ne peut pas s’empêcher d’être profondément humain dans les comportements individuels et sociaux. Ils sont souvent prévisibles, politiquement corrects et trop moraux.

Je n’ai trouvé, de pensées déroutantes que dans la littérature japonaise. Là, j’ai lu de vrais ouvrages de science-fiction ou d’héroïque-fantaisie.

J’ai voulu écrire une épopée. J’ai commencé par élaborer un guide touristique d’un pays imaginaire. Celui-ci est volontairement truffé d’erreurs, de contresens, d’incompréhension et de jugement moral, comme tous les ouvrages du genre que j’ai lus.

Dans cette « Chronique de Pekigniane », il n’y a presque pas d’hommes. J’ai choisi d’être politiquement incorrect, et amoral. J’ai voulu faire douter du bien et du mal, ainsi que de toutes les valeurs qui sous-tendent les rapports entre les hommes.