Assurance d’un bon repas

Titre complet :
Assurance d’un bon repas – Invitations ciblées sur l’Isle

Pas très compliqué d’assassiner quelqu’un sans risquer de se faire prendre. Bien installés dans ce havre de paix qu’est l’Isle sur la Sorgue, dans le Vaucluse, nous avons élaboré ensemble un scénario implacable. Kazuo et Moira m’ont été d’un grand secours, mais pas autant que Charles.

Roun lanmen lave rôt, comme on dit chez nous en Guyane. Bref, il faut s’entraider. À nous cinq, nous avions décidé de faire passer à la trappe les fantômes de notre passé qui nous pourrissent la vie. Pour l’heure, nous allions nous débarrasser du mari d’Annabella. J’utiliserai en priorité l’arme de la cupidité et surtout celle de la stupidité.

Comment fait-on, c’est cela la question ? La sous-traitance en cascade, vous connaissez ? Et après, on brouille les pistes. Le meilleur moyen quand on est ennuyé par une affaire, c’est de créer une affaire à l’intérieur de l’affaire, puis une troisième dans la deuxième, et voire une quatrième, jusqu’à ce que plus personne n’y comprenne plus rien, surtout la police qui n’a pas les moyens. Bien entendu, toute la lumière sera faite sur la dernière affaire et ma cible ne sera qu’une victime collatérale.

Il ne reste plus qu’à choisir, l’auteur de ce crime abject à livrer à la cellule antiterroriste. Ah oui, c’est vrai, je ne vous ai rien expliqué. Pourtant c’est simple. Vous composez une fabuleuse recette à base d’assurance vie, de délinquance, de trafic de drogue, de blanchiment d’argent, d’intégrisme religieux et d’antisémitisme. C’est…, explosif. La suite, vous la découvrirez dans la presse ou au JT de 20H00. Incompréhensible, me répondrez-vous. J’y compte bien. Pourtant, il y a un aspect que la police n’aurait jamais dû négliger. En effet, il existe un principe de base concernant les affaires criminelles : Cherchez la femme. Vous l’avez compris, la femme c’est moi, Jenny.